Pourquoi ?
Le handicap laisse certaines entreprises désarmées. Même de bonne volonté, de nombreux employeurs ou responsables hiérarchiques pensent ne pas pouvoir gérer le handicap. Ils sont démunis quand il s’agit d’expliquer une tâche à un travailleur déficient intellectuel, de réagir aux arrivées tardives d’un travailleur qui doit surmonter d’importantes difficultés de mobilité, d’ajuster les situations de travail...
Certains travailleurs handicapés, pour leur part, sont capables d’assumer l’essentiel d’un emploi, même si leur handicap cause certaines difficultés. Ils ont besoin d’aide pour retrouver un emploi ou y rester.
En quoi cela consiste-t-il ?
Des jobcoaches spécialisés assurent un soutien :
Le jobcoach sert de facilitateur entre l’entreprise et le travailleur handicapé. Il aide l’entreprise à assumer certaines de ses responsabilités d’accueil, de formation, d’intégration d’un (nouveau) travailleur, d’aménagement raisonnable des modalités de travail...
Concrètement
Selon les cas, le soutien permet la clarification du projet professionnel, un encadrement dans la recherche d’emploi, mais aussi et surtout un suivi intensif du travailleur et de l’employeur, ou encore des aménagements de poste de travail ou de l’organisation du travail visant le maintien à l’emploi à long terme.
En entreprise, le soutien consiste souvent à affiner la définition de fonction pour qu’elle corresponde au mieux aux compétences du travailleur handicapé. Il s’agit aussi d’ajuster la situation de travail au handicap: aider le travailleur et l’entreprise à se comprendre, à apprendre de nouvelles tâches, veiller à l’intégration au sein de l’équipe… Un soutien psycho-social, tant pour le travailleur que pour son entourage professionnel, est également apporté afin d’entretenir la confiance, surmonter les moments de doute, ou résoudre les problèmes quotidiens qui peuvent survenir.
Comme l’indique l’intitulé du programme, l’essentiel du soutien est assuré dans l’emploi. Le jobcoach ne va se substituer ni à l’employeur, ni au travailleur. Il va aider à voir clair, à suggérer, à apporter des outils, à évaluer... Il est expérimenté dans le domaine du handicap et a derrière lui un réseau de services spécialisés. Il apporte donc une contribution spécifique, mais partage ses connaissances et son savoir-faire pour pouvoir se rendre progressivement inutile (et se consacrer à d’autres travailleurs, dans d’autres entreprises).
Le jobcoach connait également le monde de l’entreprise. Il sait que l’employeur a lui aussi des besoins, à commencer par le souci d’assurer la rentabilité financière de l’entreprise, de recruter les collaborateurs les plus adéquats, de « faire tourner la boutique » au quotidien. Il sait que le handicap est, pour l’employeur, une grande inconnue, et qu’il suscite souvent des craintes. Il sait aussi que l’employeur est pragmatique : il veut des solutions concrètes aux problèmes rencontrés. Il connait le contexte dans lequel l’entreprise évolue, et notamment la législation du travail, les obligations de concertation, les ressources mobilisables...
Les difficultés ne sont pas seulement liées au travailleur : il y aussi les préjugés des autres travailleurs, de la ligne hiérarchique… et des problèmes très concrets d’agencement du poste de travail, des façons plus ou moins efficaces de transmettre les consignes et autres informations, de découper les tâches au sein d’une équipe...
Aider à gérer la situation de handicap au travail
Le jobcoach vise une solution win-win. Ce n’est que si le travailleur fait son travail que chacun pourra y trouver son compte. Le jobcoach aura un certain nombre de centres d’intérêt, de points de vigilance :
les tâches que le travailleur doit assumer : définition de ces tâches, leur apprentissage, la façon de les réaliser, l’ajustement des situations de travail au handicap : la planification de la journée, l’adaptation matérielle du poste, l’utilisation du matériel, la reformulation des consignes, le découpage des tâches complexes en tâches simples, les modes de classement, l’adaptation des horaires, la planification des tâches, la gestion des priorités… ;
les comportements, tant du travailleur handicapé que de ses collègues : le savoir être du travailleur handicapé (parfois mis à mal par le handicap), les interactions entre le travailleur handicapé et ses collègues et/ou la ligne hiérarchique ;
l’intégration dans l’équipe de travail : il va, par exemple, sensibiliser l’équipe au handicap et démystifier celui-ci, proposer de l’information sur le handicap, pour que chacun comprenne en quoi il consiste... Il va s’intéresser à la participation du travailleur handicapé à la vie de l’entreprise, aux évènements sociaux éventuels (fête du personnel, mise à la pension d'un collègue...).
Rester disponible pour un emploi à long terme
Il ne s’agit pas seulement d'engager une personne en situation de handicap dans l’entreprise. Le handicap fait qu’une action à long terme doit nécessairement être envisagée : le handicap ne disparaîtra pas, il faudra gérer l’évolution des capacités du travailleur, l’évolution des exigences du travail, peut-être dans plusieurs années, peut-être plusieurs fois sur la vie professionnelle du travailleur handicapé.
Quelques chiffres
14 services de "soutien dans l’emploi" ont été créés à travers la Wallonie. Ces services apportent un soutien à des personnes qui, en raison de leur handicap, se trouvent en grande difficulté pour réussir leur intégration professionnelle: réussir à clarifier leur projet , trouver un emploi , réussir leur insertion et la garder.
Durant les dix premières années, un total proche des 1.800 personnes ont été accompagnées.
En 2014, elles étaient 545 personnes et 86 % d’entre elles ont été au moins un jour en entreprise. Parmi les personnes pour lesquelles le soutien a été considéré comme terminé, plus de 50 % étaient actives en entreprise, 12 % ont aussi été réorientées vers une formation qualifiante, un emploi en entreprise de travail adapté ou une activité volontaire.
En 2020, le projet FSE de soutien vers et dans l’emploi a bénéficié à 717 personnes, encore 720 en 2021 malgré l'impact de la crise covid.
Au-delà d’une période de soutien intensif (au cours de laquelle le jobcoach sera, si nécessaire, présent en entreprise plusieurs fois par semaine au début, avant de se retirer progressivement), le jobcoach reste disponible pour des interventions plus ponctuelles car le handicap évoluera, le travail aussi, de même que l’environnement de l’entreprise.
Qui contacter ?
Liste des 14 services de soutien à l'emploi (jobcoaches)
En savoir plus
Site Internet AVIQ - Jobcoaching et handicap
Ce projet est soutenu par le Fonds social européen
